Différentes saisons a été publié en 1982, il est composé de quatre longues nouvelles qui se lisent comme des romans. Trois de ces histoires ont été adapté en film. Ce recueil est différent de ce que Stephen King fait habituellement, là il n'est pas question d'horreur et de surnaturel, il a prouvé qu'il savait écrire d'autres styles, pour notre plus grand plaisir, en tout cas le mien ;)
Rita Hayworth et la rédemption de Shawshank (Les évadés avec Morgan Freeman)
1947. Un banquier américain, Andy Dufresne, est jugé coupable du meurtre de sa femme et de l'amant avec qui elle le trompait. Pour ce double meurtre, il est condamné à subir deux peines de prison à vie consécutives, et se retrouve emprisonné dans le pénitencier fédéral de Shawshank, dans l'État du Maine. Il plonge alors dans un univers de violence et de corruption, où sa personnalité hors-norme et ses talents de comptable vont l'aider à survivre et à tisser des liens. Son évasion spectaculaire sera non seulement l'occasion de recouvrer sa liberté, mais également de dénoncer les abus dont le pénitencier est le théâtre.
Extrait:
"Combien s'en étaient sortis entre 1938, l'année où je suis arrivé ici, et ce jour d'octobre où Andy m'a parlé pour la première fois de Zihuatanejo? En combinant mes informations avec celles d'Henley, je dirais une dizaine. Dix évadés pour de bon. Et même si on n'est jamais sûr de ce genre de choses, je suppose que la moitié au moins sont détenus dans d'autres institutions à travers le pays. Parce qu'on s'intègre effectivement à la prison. Retirez sa liberté à un homme et apprenez lui à vivre dans une cellule, il perd la faculté de penser en trois dimensions. Il devient comme ce lapin que j'ai mentionné, figé dans les phares du camion qui va l'écraser. Deux fois sur trois un taulard qui vient de sortir se lance dans un coup qui n'a pas la moindre putain de chance de réussir... Pourquoi? Parce que ca va le renvoyer au trou. Là où il comprend comment ça se passe."
Mon avis:
Magnifique histoire ! On est littéralement plongé dans l'univers carcéral de Shawshank pour y découvrir la violence, la corruption mais aussi les liens amicaux qui unissent certains des détenus. A lire absolument ! Le film est réussi également même s'il ne vaut pas le livre...
Note :
10/10
Un élève doué:
Todd Bowden, un garçon californien et Arthur Denker, un nazi réfugié aux Etats-Unis entretiennent une relation symbiotique qui s'avérera mortelle. C'est la fascination de Bowden pour lescamps de la mort qui le met sur le chemin du fugitif, Arthur Denker, lequel se fait passer pour un citoyen ordinaire... Bowden ne veut pas faire chanter Denker : il veut juste apprendre de lui ce qui se passait réellement dans les camps, la véritécrue (on est alors en droit de se demander qui est le vrai monstre, de Bowden ou de Denker ?). Tandis que Denker fait le récit, contre son gré, des horreurs qui se passaient dans les camps d'extermination, les deux hommes sombrent peu à peu dans la folie au cours d'une danse macabre qui s'achève comme le font toutes ces descentes aux enfers.
Extrait :
"Dans ce qu'ont fait les Allemands, il y a peut-être quelque chose qui exerce sur nous tous une fascination morbide - quelque chose qui ouvre les catacombes de l'imagination. Peut-être notre terreur vient-elle en partie de ce que nous savons obscurément que dans certaines circonstances nous serions nous-mêmes disposés à construire des endroits pareils et à les remplir. Nous savons peut-être que, dans certaines circonstances, les choses qui vivent dans les catacombes ne demandent qu'à sortir de leur trou."
Mon avis:
Histoire très interessante, un peu lente à démarrer, on se demande à plusieurs reprises où tout cela va nous mener, et puis il commence à se passer des choses, la tension monte entre l'adolescent et le vieillard, et on se surprend plusieurs fois à être du coté du nazi plutot que de celui de Todd, parce que ce que King veut nous montrer là, c'est que le mal ne réside pas toujours là où on le croit, l'horreur et la cruauté font parti de la société dans laquelle nous vivons actuellement. Il y a également eu une adaptation en film, mais encore une fois, elle ne dépasse pas le livre !
Note:
9/10
Le Corps:
Gordon Lachance a 12 ans et trois véritables amis : Teddy Duchamp, qui a perdu une bonne partie de son audition suite à des violences que lui a fait subir son père, ancien soldat en Normandie ; Chris Chambers, dont le père et les frères font des séjours réguliers en prison ; et Vern Tessio qui ne brille pas par son intelligence. A la fin de cet été de l'année 1960, les garçons se retrouvent comme à leur habitude dans la cabane qu'ils ont construite dans un arbre.
Mais aujourd'hui le train-train des vacances va être bouleversé. Vern arrive à la cabane avec une nouvelle sensationnelle : il a entendu son frère raconter qu'il avait découvert le cadavre du jeune Ray Brower. Celui-ci avait disparu depuis quelques jours en partant en promenade, et son cadavre se trouvait près de Harlow, à plusieurs dizaines de kilomètres de Castle Rock.
Extrait :
"Ce qu'il y a de plus important, c'est le plus difficile à dire. Des choses dont on finit par avoir honte, parce que les mots ne leur rendent pas justice - les mots rapetissent des pensées qui semblaient sans limites [...]. On peut en venir à révéler ce qui vous coûte le plus à dire, et voir seulement les gens vous regarder d'un drôle d'air, sans comprendre ce que vous avez dit ou pourquoi vous y attachez tant d'importance que vous avez failli pleurer en le disant. C'est ce qu'il y a de pire, je trouve. Quand le secret reste prisonnier en soi non pas faute de pouvoir l'exprimer mais faute d'une oreille qui vous entende.
J'allais sur mes 13 ans quand j'ai vu un mort pour la première fois. C'est arrivé en 1960, il y a longtemps... Mais parfois il me semble que ce n'est pas si lointain. Surtout les nuits où je me réveille de ce rêve où la grêle tombe dans ses yeux ouverts".
Mon avis:
Une hymne à l'enfance ! Comme dit Gordie, "on n'a plus jamais d'amis comme on en a à 12 ans "! L'histoire est réellement captivante, le sujet de départ ne m'attirait pas plus que ça, je me suis dit "ok encore une histoire avec une bande de gosses qui part à l'aventure" mais en fait c'est beaucoup plus que ça, nos 4 héros sont encore dans le monde de l'innocence malgrés tous les malheurs qu'ils ont déja endurés, et au fur et à mesure des pages, on se rend de plus en plus compte que lorsqu'ils vont en sortir ça va faire mal, parce que King nous montre très bien quel avenir leur est destiné, eux-même le savent. C'est une histoire pleine d'émotions, et c'est avec une grande nostalgie que je l'ai lue, car une fois qu'on sort du monde de l'enfance on n'y revient jamais.
Note:
10/10
La méthode respiratoire:
Nous sommes le 23 décembre, dans les années soixante-dix, et le narrateur, membre d'un club de gentlemen qui se réunit dans une maison de notable à New York raconte l'histoire de la méthode respiratoire (la méthode Lamaze) et de la façon inhabituelle dont Miss Stansfield accouche.
Extrait :
"Ce n'est pas une histoire pour Noël, pourriez-vous dire (bien que la scène finale ait eu lieu la veille de Noël). Et pourtant, malgré son horreur, elle me semble exprimer la vitalité incroyable de notre espèce maudite et condamnée. J'y vois le miracle de notre volonté... et aussi son pouvoir horrible et ténébreux."
Mon avis:
Déception pour cette dernière nouvelle du recueil, je la trouve vraiment bien moins passionnante que les autres. Seul le moment de l'accouchement m'a tenu en haleine et encore cela n'a duré qu'un instant... Il est clair qu'avec les trois premières histoires de Différentes saisons, je m'attendais à autre chose, La méthode respiratoire se lit rapidement, ca reste quand même une histoire sympathique, mais elle ne m'a pas marquée...
Note:
5/10